mardi 19 avril 2016

Addiction à l1alcool

   

1. Définitions

La consommation de substances psycho-actives (d'alcool en particulier) peut être décrite selon
plusieurs modalités.
Usage
L'usage correspond à l'abstinence et à l'usage simple.
L'usage simple correspond à une consommation d'alcool qui répond aux recommandations
suivantes :
• pas plus de 21 verres en moyenne par semaine pour les hommes;
• pas plus de 14 verres en moyenne par semaine pour les femmes;
• pas plus de 4 verres par occasion de boire;
• pas d'alcool dans certaines circonstances (femme enceinte, conduite, prise de certa ins
médicaments, métiers ou sports dangereux, certaines affections, etc.) ;
• un jour sans alcool par semaine.
Un verre standard en France correspond aux doses bar et contient 10 grammes d'alcool pur.
Ces seuils n'assurent pas l'absence de tout risque mais sont des compromis entre, d'une part,
un risque considéré comme acceptable individuellement et socialement, et d'autre part la place
de l'alcool dans la société et les effets considérés comme positifs de sa consommation modérée.
Ces seuils n'ont pas de valeur absolue car chacun réagit différemment selon sa corpulence, son
sexe, sa santé physique et son état psychologique, ainsi que selon le moment de la consommation.
Ils constituent de simples repères et ils doivent être abaissés dans diverses situations,
notamment en cas de :
• situation à risque: conduite de véhicule, travail sur machine dangereuse, poste de sécurité,
situat ion qui requiert vigilance et attention. etc.
risque individuel particulier, notamment : consommation rapide et/ou associée à d'autres
produits (substances psycho-actives, médicaments), affections organiques et/ou psychiatriques
associées, âge, faible poids, sexe, grossesse, états de fatigue, dette de sommeil.
Mésusage
Le mésusage correspond à l'usage à risque, l'usage nocif (utilisation nocive pour la santé) et
l'usage avec dépendance (alcoolo-dépendance).
• L'usage à risque (consommation à risque) correspond à une consommation au-dessus des seuils
précités, risquant de provoquer des dommages physiques, psychiques ou sociaux. Le risque
peut être lié à une prise aiguë (violence, accident, coma éthylique ... ) ou à des prises chroniques
répétées (cirrhoses, cancer, troubles psychiatriques ... ). L'usage à risque peut s'éteindre spontanément
sans avoir causé aucun dommage, ou évoluer vers l'usage nocif ou la dépendance.
• L'usage nocif ou utilisation nocive pour la santé désigne une consommation qui ent raîne
des conséquences préjudiciables pour la santé, physiques ou psychiques, mais en l'absence
de critères de dépendance. C'est l'exemple d'un patient chez qui est diagnostiquée
une cirrhose du foie, à l'occasion d'une complication ou d'un bilan systématique, et qui
ne savait pas qu'il consommait au-dessus des recommandations. Par définition, le diagnostic
d'usage nocif exclut celui de dépendance.
Dépendance
La dépendance définit un type de relation marqué par une incapacité de réduire sa consommation
et une obligation comportementale (encadré 1 .1 ).
Les signes sont psychologiques :
• quantité et/ou durée de la prise de substance plus importantes que prévu;
• incapacité de contrôler la prise de la substance;
Encadré 1.1
Alcool - Critères CIM 10 d'utilisation nocive pour la santé et de dépendance
Utilisation nocive pour la santé
Mode de consommation d'une substance psycho-active qui est préjudiciable à la santé. Les complications peuvent
être physiques (par exemple, hépatite consécutive à des injections de substances psycho-actives par le sujet lu imême)
ou psychiques (par exemple, épisodes dépressifs secondaires à une forte consommation d'alcool).
le patient ne répond pas aux critères de la dépendance.
Syndrome de dépendance
Pour un diagnostic de certitude, au moins 3 des manifestations suivantes doivent habituellement avoir été
présentes en même temps au cours de la dernière année.
a) Désir puissant ou compulsif d'utiliser une substance psycho·active.
b) Difficultés à contrôler l'utilisation de la substance (début ou interruption de la consommation ou niveaux
d'utilisation).
c) Syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation d'une substance psychoactive,
comme en témoignent la survenue d'un syndrome de sevrage caractéristique de la substance ou l 'utilisation
de la même substance (ou d'une substance apparentée) pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.
d) Mise en évidence d'une tolérance aux effets de la substance psycho-active : le sujet a besoin d'une quantité
plus importante de la substance pour obtenir l'effet désiré. (Certains sujets dépendants de l'alcool ou des opiacés
peuvent consommer des doses quotidiennes qui seraient létales ou incapacitantes chez les sujets non dépendants.)
e) Abandon progressif d'autres sources de plaisir et d'intérêts au profit de l'utilisation de la substance psychoactive,
et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer, ou récupérer de ses effet s.
f) Poursuite de la consommation de la substance malgré la survenue de conséquences manifestement nocives
(par exemple, atteinte hépatique due à des excès alcooliques, épisodes dépressifs après une période de
consommation importante ou altération du fonctionnement cognitif liée à la consommation d'une substance).
On doit s'efforcer de préciser que le sujet était au courant, ou qu'il aurait dû être au courant, de la
nature et de la gravité des conséquences nocives.
augmentation du temps passé à se procurer la substance, à l'utiliser ou à récupérer de ses
effets;
• activités (sociales, professionnelles. de loisi rs) réduites du fait de l'utilisation de la substance;
• poursuite de l'utilisation de la substance malgré un problème psychologique et/ou physique
en rapport avec la substance.
Ils peuvent s'associer à :
• une tolérance . augmentation de la quantité de substance nécessaire pour obtenir l'effet désiré;
• des signes de sevrage qui définissent la dépendance physique : syndrome de sevrage (qui
apparaît systématiquement lorsque le produit quitte l'organisme) ou prise d'une autre
substance pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.
La dépendance peut entraîner des conséquences négatives (nocives), mais pas obligatoirement,
surtout au début.
L'addiction correspond en fait à la dépendance.
La consommation excessive recouvre l'ensemble des mésusages.
L'alcoolisme est un terme désuet qui correspond souvent à des dépendances sévères.

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